Avec la traversée, le réalisateur nous fait embarquer dans une frange de notre société actuelle. D'un côté des jeunes déboussolés, sans repères, malmenés par un monde violent, en perpétuelle mutation, et de l'autre la loi, incarnée ici par un Alban Ivanov, surprenant en ancien policier de la BAC désabusé et renfermé dans ses certitudes. Au milieu, les deux éducateurs, paumés eux-aussi, tentent de jouer les intermédiaires. Le huit-clos forcé créé par la présence dans ce bateau de ce microcosme de notre société va entraîner des heurts et des coups de mers. Flirtant souvent entre l'humour et le drame, le film nous envoit un véritable plaidoyer sur le vivre ensemble. Même si le happy end de rigueur sonne un peu trop rose, et si la bande son dérangeante aurait mieux convenue à un film d'horreur ou de genre, l'ensemble est plutôt réussis. A voir.