Un kilomètre à pied ça use...
En 1961, Jean Gourguet tournait "La Traversée de la Loire" son ultime réalisation. Ce producteur-réalisateur a toujours œuvré en indépendant avec des moyens modestes. Ici il nous conte l'exode de mai...
le 6 juin 2024
Introduit par des images d'archives tragiques de la débâcle et de l'exode de 1940, le sujet de Jean Gourguet, curieusement, présente d'emblée des personnages plutôt fantaisistes, voire caricaturaux à l'image de ce couple bourgeois avec chauffeur, égoïste et méprisant.
Ils sont les premiers d'une poignée de personnages fuyant les zones de combat à trouver un refuge momentané dans une ferme, le décor quasi unique du film. Car, contrairement à ce que laisse entendre le titre du film, la traversée de la Loire n'est pas tant un épisode qu'un objectif.
Le film donne à voir un échantillon de français pris dans la tourmente mais ils sont trop sommaires pour atteindre un quelconque réalisme. Les idées qu'ils véhiculent, les uns et les autres, sont évidentes ou de faible intérêt, et Gourguet n'a pas vraiment réussi à dessiner des caractères forts.
Au-delà, le choix du cinéaste de mêler à la légèreté ambiante des moments mélodramatiques et tire-larmes ne m'a pas semblé très pertinent. Cet entre-deux est gênant. Et je pense que l'auteur aurait dû faire un choix: se maintenir dans une certaine dérision ou assumer la tragédie authentique. Dans "Jeux interdits", qui évoque aussi l'exode, René Clément avait su mettre du lyrisme dans la gravité, Gourguet y met du pathos.
Le dernier plan et troublant, d'une puissance dramatique certaine. Il n'efface pas, cependant, ce que le scénario et les protagonistes peuvent avoir de complaisant.
Créée
le 12 déc. 2024
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