Le titre de ma critique signifie que je suis extrêmement surpris de voir 2 Delon (les frères Guillaumes et Julien de Saint-Preux) dans la même image. On est pourtant plus de 25 ans avant Retour vers le futur 2 (1989). Quelle technique de cinéma de l'époque permet un tel effet ?!
Ce qui m'avait semblé une originalité bienvenue pour un film du genre cape et épée comme celui-ci c'était de placer son intrigue au début de la Révolution française. Mais elle n'apporte en fin de compte pas grand chose si ce n'est quelques jeux de mots ou la dualité idéologique entre les personnages. Elle donne lieu à voix off plutôt pertinent en ouverture qui donne directement le ton du film.
Parallèlement à son "concurrent" Belmondo avec L'Homme de Rio (1964), Delon réalise ici la plupart de ses cascades. Grâce à son investissement les combats de cap et épée ont vraiment une énergie. Delon s'amuse, on le sent, à jouer les frères de Saint Preux. Moi je regrette néanmoins que le personnage Guillaume disparaisse pendant une bonne partie du film alors que c'est pourtant lui qui est plus proche de la personnalité de l'acteur. Néanmoins il s'en sort bien pour interpréter le frère Julien avec toute la naïveté et sa maladresse caractérisant le personnage.
Le reste du casting est aussi excellent. Il y a la belle Virna Lisi (Caroline Plantin) accompagnée de Francis Blanche (Plantin père). Ce dernier à travers ses répliques amusantes nous rappellent constamment de prendre ce film au second degré. Adolfo Marsillach (doublé en VF par Michel Roux, voix française de Peter Sellers et Tony Curtis) est le "vilain" baron de la Mouche, lieutenant général de police maladroit dans sa traque de la Tulipe noire. Robert Manuel (prince Alexandre de Grassillac de Morvan-Le-Breau) lui aussi est complètement dépassé par ce qui lui arrive (par instant, j'ai cru voir Michel Leeb😂). Enfin il y a Dawn Addams (marquise Catherine de Vigogne) en maitresse de la tulipe noire, mais pas aussi charmante que Caroline.
Je n'ai rien à redire sur les décors, costumes du film qui sont complètements dans les standards du genre. Il faut mentionner le cheval de la Tulipe, Voltaire qui a ses propres scènes. La musique vraiment top est écrite par Gérard Calvi (à l’œuvre sur les 3 premiers films d'animation Astérix) qui livre ici un leitmotiv héroïque dont il est facile de se rappeler.
En résumé, La Tulipe noire est un film de cape et d'épée agréable à voir de par son ton général. Ce dernier est léger et sans grande gravité comme le montrent les dialogues portés par des personnages tout aussi stéréotypés les uns que les autres. Mais cela se fait au détriment d'un divertissement qui est plutôt assuré.