Marcellus Gallio (Richard Burton) est un tribun de Rome, fils de sénateur, et, il faut bien le dire, plus porté sur la fiesta que sur son devoir envers Rome.
Il s'oppose régulièrement au fils de l'empereur Tibère, le charmant Calligula (Jay Robinson), ce qui n'est pas une bonne idée.
Après lui avoir piqué un esclave, Demetrius (Victor Mature) sous le nez ainsi que sa potentielle fiancée Diana (Jean Simmons), il est envoyé en Palestine sous la gouvernance de Ponce Pilate par un Calligula pas content du tout.
Marcellus se trouve alors en première ligne d'évènements majeurs et est l'officier en charge de la crucifixion de Jésus.
Il gagne la fameuse tunique au dés et frappé par l'ampleur de son acte, il perd la raison.
Un second voyage en Palestine guerrira son âme et il deviendra le bras droit de Pierre (Mickael Rennie).
C'est un peplum honnête qui, pour une fois, développe un scénario au cœur même des évènements bibliques qui servent habituellement de toile de fond.
C'est son point fort. Le scénario attaque de front la naissance de la foi chrétienne et de ses enseignements, avec finesse souvent et en tout cas sans en faire des tonnes. La subtilité est plus efficace que la truelle c'est bien connu.
Burton en fait quand même des caisses dans le registre esprit coupable mais c'est Burton et il est meilleur qu'un autre, même dans l'excès. Il arrive tout de même à fournir une interprétation sincère d'un rôle assez difficile. Marcellus pourrait facilement être ennuyeux voire énervant et il ne l'est pas.
Victor Mature est mauvais, mais de toute façon Mature est toujours mauvais c'est ce qui fait son charme (je l'aime beaucoup), et il crée avec Demetrius un autre rôle de colosse au coeur pur (rôle qu'il reprendra dans "Les Gladiateurs" face à Susan Hayward en Messaline et qui penche plus du côté de la série B réjouissante que du côté du peplum sérieux à base de scènes bibliques majeures).
Jean Simmons a le rôle le plus intéressant, à mon sens, en noble romaine promise à Calligula qui soutiendra l'homme qu'elle aime dans ses décisions, dans sa foi, jusqu'au bout
et jusque dans la mort
par simple confiance inébranlable en lui plutôt que par foi personnelle.
Mickael Rennie passe trop vite et trop peu en Saint Pierre grand et séduisant et Jay Robinson nous offre un Calligula manipulateur et égoïste et sur le point de passer du côté obscur, pas toujours en finesse mais toujours avec délectation.
La réalisation est honnête et se sert très bien de la nouvelle technique du cinémascope et je pense tout particulièrement à la scène de crucifixion très bien filmée entre image d'Epinal, inconscient collectif et point de vue original.
Le film peine malheureusement à trouver un réel souffle à part dans quelques scènes.
Une bonne distraction pas bête et avec de bons interprètes, sans plus.