La ultima primavera, le premier long-métrage d’Isabel Lamberti, reconstitue des faits réels avec les personnes qui les ont subis. A savoir l'expulsion du bidonville où elles habitaient depuis longtemps, près de Madrid, et la destruction de leur maison, qu'ils avaient construite eux-mêmes. C'est du cinéma-vérité mais remodelé par la fiction et la première question qui se pose est simplement : pourquoi ne pas avoir tourné un vrai documentaire ? Il y a quelque chose de gênant à voir les protagonistes "jouer" leur propre histoire même si l'on comprend bien les intentions de la réalisatrice qui sont de montrer comment cette famille et la communauté qui partageait cet endroit vivaient heureuses, sans rien demander à personne, et au-delà des clichés attachés pour la plupart des gens à cette idée de "bidonville." Hélas, du point de vue cinématographique, La ultima primavera ne présente guère d'attraits : son écriture est confuse, passant d'un personnage à un autre, sans que l'on sache précisément qui est qui ; difficile aussi de comprendre comment ils gagnent leur vie alors qu'ils mènent une existence loin d'être misérable. La mise en scène est volontairement terre-à-terre, proche physiquement des hommes, des femmes et des enfants mais qui ne nous sont pas pour autant rendus sympathiques, si ce n'est par leur sincérité, évidente. Pour laquelle, néanmoins, on ne peut s'empêcher de penser qu'elle est "reconstituée." On touche là aux limites de cette docufiction qui séduira peut-être les amateurs du genre.

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le 14 déc. 2020

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