La bienveillance avant tout !

Cela fait maintenant de nombreuses années que je lis assidument les avis de sens critique, de nombreuses fois j'ai eu l'envie de contribuer, lâcher moi aussi mon pavé pour démêler les scénarios de Nolan ou décortiquer les sublimes plans de mes réalisateurs préférés. A aucun moment je n'aurai pu imaginer que ce soit " La vache " qui me fasse finalement franchir le pas et enfin vaincre cette flemme.

Mais alors pourquoi ce film ?

Clairement, on est pas sur du grand cinéma et si vous cherchez de la cohérence dans une histoire, vous pouvez passer votre chemin. Non, là ou ce film est une réussite dans mon cas, c'est qu'il a totalement mis de côté mon esprit critique et m'a simplement fait passer un agréable moment. Et après tout, ce n'est pas ça le but principal d'un film ?

Dès le début du film j'ai été conquis par Fatah et sa vache Jacqueline, au point de me répéter sans cesse dans ma tête "c'est mignon", impossible pour un humain normalement constitué de ne pas avoir de pensées bienveillantes envers un tel personnage, parfaitement joué par Fatsah Bouyahmed au passage.

Et non seulement j'ai eu cette bienveillance, mais également tous les personnages qu'il va croiser durant son aventure l'auront également. Les premiers regards méfiant du conte ou de l'agricultrice nous laisse brièvement imaginer ce qu'il se passerait dans la réalité si cette histoire était vrai, mais ce n'est pas le but ici. Non, ici tout le monde est touché par ce personnage et tout le monde il est gentil, même les douaniers lors de ces premiers pas en France esquissent des sourires. Et mon dieu que ça fait du bien !

Je sais pertinemment que cette histoire est impossible mais j'ai envie d'y croire, j'ai envie de croire que le monde peut être aussi beau et bienveillant, que des cultures si différentes puissent autant s'aimer.

La seconde partie du film m'aura cependant moins convaincu car on y perd le côté touchant, sa relation avec la vache passant même au second plan, tout d'un coup c'est une course au happy ending et à la boutade, et paradoxalement, j'aurais beaucoup moins ri lors de cette seconde partie. Mais peu importe, ça lui coute des points mais ça n'enlèvera pas cette impression globale de bienveillance si agréable.

Alors merci pour ce beau moment et merci la poire !