Le film a trois défauts qui le plombent à mes yeux :
1. l'absence de Fernandel s'y fait terriblement sentir ;
2. les rapports entre son remplaçant (Fatsah Bouyahmed) et la vache sont réduits à peu de choses ; Fatah découvre la France à pied... en menant sa vache à Paris, oui c'est entendu, mais les rapports sont entre lui et des Français de rencontre, très peu entre lui et sa vache ; il ne tient pas, comme Charles, le prisonnier de guerre dans le film de Verneuil, viscéralement à elle parce que convaincu qu'elle est son sauf-conduit, son passeport pour la liberté, que sur elle repose la réussite de son évasion (le remaniement obligé, cinquante ans plus tard, du scénario rend l'histoire beaucoup plus banale et la tension dramatique en est presque totalement absente, c'est une simple promenade de santé parsemée d'expériences plus ou moins cocasses) ;
3. quand on fait un long métrage titré La Vache, la moindre des choses est de choisir une vache indiscutablement jolie, or celle du film a la mamelle gâchée de durillons genre kyste. On le remarque tout de suite et ça provoque un rejet de l'animal.
Conclusion : La Vache n'est pas vraiment une bouse (raison pour laquelle je ne lui ai pas attribué "1" mais "4"), on peut même y rire parfois, mais à part un peu de bonne humeur et d'ouverture aux autres, il n'apporte, me semble-t-il, pas grand chose au spectateur.
Un autre La vache ("The Cow"), celui que l'Iranien Dariush Mehrjui réalisa en 1969 et qui sut plaire en son temps à l'Ayatollah Khomeini en personne (et accessoirement le convaincre que le cinéma n'était pas un art satanique à prohiber), mérite bien davantage vos faveurs et que vous y consacriez un peu de temps.