Le film est assez connu dans le milieu scolaire vu que toutes les personnes ayant choisi allemand comme seconde langue ont du le visionner deux fois voir plus. Mais je regrette à présent que le film soit projeté uniquement à nos amis les allemands car, oui, La Vague, selon moi devrait être vu au moins une fois dans sa scolarité. Et j'insiste sur le mot scolarité car après tout l'école est une mini-société nous préparant à celle de demain, et voici l'un des thèmes principaux du film et selon moi son plus grand intérêt.
Ce n'est pas un film d'esthétisme, ni même reposant sur un bon jeu d'acteur (car je vais pas mentir j'ai pas trouvé ça transcendant niveau prestation) mais peu importe car La Vague est fait pour faire réfléchir le téléspectateur et nous renverser à coup de tsunami pour son final. Réfléchir, là est le but de l'expérience menée par le professeur d'histoire politique, le leader du mouvement. Dirigée sous forme de projet de classe, l'idée semble plutôt alléchante pour un élève lambda, on aime les cours vivants qui nous donnent l'impression d'être plus impliqué qu'en écrivant bêtement des définitions qu'on ne comprends pas toujours. Seulement voilà, ce qui devait ressembler à un simple exercice dégénère en véritable groupe fasciste, nous ramenant tout droit en arrière.
Le projet prend des tournures assez classiques et rend parfois le film cliché, notamment le gamin mal dans sa peau car rejeté trouvant sa place parmi un projet qu'il prendra trop à coeur car ce projet lui donnera l'impression d'exister, MAIS, cependant ce sont des clichés qui rendent honneur à la réalité de nos lycées d'aujourd'hui, n'est-ce pas le défi de tout adolescent? De trouver sa place dans la mini-société et donc par extension le monde?
Et c'est bien à cause de ça justement que La Vague doit être pris plus comme un documentaire pédagogique (car après tout inspiré d'une réelle expérience menée aux Etats Unis en 1967) qu'un film à mater le dimanche soir. Les questions abordées résonnent toujours actuels et pertinentes, et j'ai envie de dire, encore plus aujourd'hui dans un monde où certains groupes prônent une idéologie propre à leur 'communauté' tout en rejetant violemment ceux qui sont différents.
Attention, par le biais de cette critique, je ne prône en aucun cas l'individualisme en donnant des airs démoniaques à toutes idées de rassemblement, car à juste titre comme présenté au début du film: "Ensemble, nous sommes plus forts." Mais il en va de faire la différence entre l'esprit de groupe et l'autocratie, le coeur même du film, et si jamais vous restez sceptique quant à la véracité d'une telle expérience à petit échelle, n'oubliez jamais qu'Hitler est arrivé au pouvoir légalement, alors en partant de là, tout est possible.
PS: Big Up aussi au film qui nous montre que, non, ceux qui ont adhéré dans un premier temps au régime totalitaire n'étaient pas tous des idiots mais juste des personnes qui ont eu l'illusion d'être écouté dans un pays en crise, et dont on a abusé de leur fragile stabilité sociale ou psychologique.
Céline.