" Naturellement, le statut de leader induit le respect, c'est pourquoi il n'y a plus de Rainer qui tienne. Désormais, vous devrez m'appeler Monsieur Wenger."
C'est très exactement à la seizième minute qu'est introduit de façon pas très subtile, les prémices d'une micro-société fasciste. Et puis vient après un signe commun, un uniforme, la violence, les actes discriminatoires, tous des signatures d'un régime pas très friendly.
Le résumé est alléchant. Il y a de quoi faire un très bon film avec ces éléments, surtout quand on sait que c'est inspiré d'une histoire vraie ( voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Exp%C3%A9rience_de_la_Troisi%C3%A8me_Vague )
Accompagné d'une bande son style punk/rock, qui accompagne parfois des scènes assez violentes, le film met en scène la progression fulgurante du fascisme. C'est un virus dangereux mortel. Le soucis avec celui-ci c'est qu'il ne suffit pas de mettre des masques pour s'en débarrasser. C'est un virus qui a tué et qui continue de tuer.
La Vague manque d'audace et de propositions. Les sujets sont là, mais n'ont pas réussi à être traité de façon saisissante ou surprenante. Tout est grossier ; on se demande comment une classe peut virer en l'espace de quelques jours, en une dangereuse secte violente et menaçante. Les personnages ne sont pas vraiment "attachants" (ou du moins intéressants). Chacun représente bien un rôle qu'avait la société allemande durant le nazisme (les résistants, les collabos, les aveuglés etc.), mais sans vraiment y apporter quelque chose. Tous les ingrédients nécessaires sont présents pour former une société plongée dans la haine de ce type de régime (par exemple, on cherche un ennemi commun, ici, c'est la classe qui bosse sur l'anarchie).
Le rôle de Tim, l'ado paumé, isolé, et très collant, est particulièrement intéressant. C'est lui qui s'investit le plus au sein de cette communauté, jusqu'à tuer et SE tuer (ça lui fait deux points communs avec Adolf). Mais voilà, le film semble un peu mal vieillir (il suffit de voir les fringues des gosses !!!!)
Enfin, ce film est peut-être un moyen (selon moi) de faire le lien entre fascisme et harcèlement. Oui, l'harcèlement, c'est une forme de fascisme : les avis divergents sont écrasés, les apparences différences sont attaquées, et tout ça sous un fond de violence, dans un climat pesant et angoissant.
"Notre vague déferlera sur toute l'Allemagne ! Quiconque cherchera à nous barrer la route, sera écrasée par sa puissance !"
La Vague, c'est la haine. Une haine qui aveugle, et une haine qui détruit.