La vague ? Je dirais même plus : la déferlante.
Un grand coup de maitre, voilà ce qu'est cette réalisation de Dennis Gansel. Ouvertement inspirée - même si bien sur, le film est grandement romancé - "La Vague" fait état d'une étude expérimentale pour le moins intéressante qu'a menée Ron Jones - alors professeur d'histoire en Californie - avec une classe de lycéen en 1967. Rainer Wenger est professeur de sociologie dans un lycée allemand, dès l'ouverture du film, on se rend compte qu'il est plutôt anti-conformiste; il réside sur une péniche, arbore fièrement un t-shirt des Ramones en écoutant du rock' n' roll à fond dans sa voiture en se rendant sur son lieu de travail. Nous sommes alors en Avril et c'est la semaine de la thématique dans les lycées allemands. Rainer est censé diriger le cours sur l'anarchie, mais se fait dérober le thème à la dernière minute par un professeur plus conventionnel et se voit donc remettre le thème de l'autocratie. Contraint de diriger ce nouveau thème, il débute donc son cours en demandant aux élèves inscrits à celui-ci ce qu'est ainsi que ce qu'il pense de l'autocratie, très vite, lorsqu'il entend les remarques de plusieurs élèves affirmant qu'il serait aujourd'hui impossible de revoir un système autocratique en Allemagne au vu des événements et la position de l'Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale qu'il a l'idée de tenter une petite expérience - leur démontrer le contraire. Il commence de manière simple : imposer une discipline stricte aux élèves à l'aide de simples rudiments de politesse tel que le fait de se lever lorsque l'on prend la parole ou encore de l'appeler Monsieur Wenger - et non plus par son prénom, chose que font tous les élèves -, il unis le groupe derrière un symbole ainsi qu'un nom, il continu durant la semaine en rajoutant des règles comme le port de l'uniforme - n'accordant plus d'attention à ceux qui n'en portent pas. "La Vague" échappe rapidement au contrôle de l'homme, dépassant le simple jeu de rôle que celui-ci désirait mettre en place, un fort aspect communautaire se met en place entre les élèves de manière violente, qui se considèrent désormais comme une élite par rapport aux autres, non-membres de "La Vague". Lorsque celui-ci décide de mettre un terme à l'expérience et de montrer aux élèves comme il les a manipulés, certains dégâts sont irréversibles. Intelligent et réfléchi, porté par un excellent Jürgen Vogel, "La Vague" pousse indéniablement à la réflexion et offre une philosophie de qualité, c'est sur, Dennis Gansel a frappé un grand coup.