Une dictature peut-elle revenir en Allemagne ? Ou en France ? Ou dans le monde ? C'est la question que tout le monde peut se poser. Si on répond vite, la réponse est non bien sûr. Mais en y réfléchissant, pas tant que ça. Et c'est ce que ce film démontre avec justesse.
Dans l'enfer scolaire
Voici un film qui marque quasiment tous les point qu'il veut marquer. Si la réalisation reste simple, elle apporte de la force quand même à divers moments dans son cadre. Cela dit, ce n'est que vers la fin que le film se lâche au niveau de la réalisation. Bien sûr, l'idée du décompte des jours est bien pour avoir un repère temporelle sur l'évolution de l'expérience. Ce qui est pas mal, sauf que cela devient anecdotique. Ce qui est dommage. En effet, l’intérêt n'est pas dans la situation mais dans les personnages et l'histoire. Et c'est de ça qu'on va parler
Hail Prof !
Rainer Wenger (Jürgen Vogel) le professeur, qui décide naïvement de lancer une expérience d'autocratie à ses élèves. Cependant, il va être dépassé par l'expérience qu'il a lancé. Là où cela devait être une expérience qui aurait la finalité de discipliner ses élèves, cela va être totalement hors de son contrôle. Certains pourraient se demander pourquoi il ne l'a pas stoppé ou il ne s'est pas rendu compte du problème plus tôt. Mais on va y revenir
Marco (Max Riemelt) est l'un des élèves de Rainer et celui qui est le moins stéréotypé. Il est en couple avec Karo et a pour caractéristique le fait qu'il n'a jamais vraiment connu une synergie de groupe. Comme tous les autres il sera emballé par le projet mais se rendra compte rapidement que l'expérience va trop loin
Parce qu'il a frappé sous l’effet de l'adrénaline Karo
Karo (Jennifer Ulrich) en revanche n'embrasse pas l'expérience ni la philosophie dont elle voit les effets pervers. Elle tente désespérément de faire arrêter l'expérience mais ses tentatives échoueront
Tim Stoltefuss (Frederick Lau) est l'élève qui va prendre vraiment l'exercice à cœur au point de vraiment intégrer toutes les caractéristiques d'un fanatique allant de plus loin voir trop loin dans la cause.
Je ne parlerai pas du reste des élèves parce qu'ils représentent tous des archétypes. Mais on va y revenir.
Quant aux professeurs non plus qui sont à peu de choses prêts indignés par la tournure des événements, notamment la femme de Reiner, Anke (Christiane Paule) qui s'inquiète de la tournure des événements mais qui se fait rabrouer par Reiner.
Une mise en pratique qui va trop loin
L'histoire d'une mise en pratique d'un principe autocratique dans une école est intéressante. Elle met en lumière l'idée afin de rendre la mise en pratique et ses dérives réalistes et les conséquences entre théorie et expérience. Ce que le film le fait très bien. Dans un premier degré on pourrait se demander pourquoi le professeur n'a pas défini les limites de cette mise en pratique. Seulement voilà, cela allait dans le sens de lecture du film, démontrer qu'en réalité cette mise en pratique est faisable et peut dégénérer (d'ailleurs il n'a pas à le dire car c'est tiré d'une histoire vraie). Même la réaction de la proviseur, même si elle est stupide d'un point de vue extérieure, est totalement logique dans l'univers du film. Par contre, je ne me suis pas attardé sur les élèves ni mis en lumière leur stéréotypes. Certains diront que c'est un film pour bobo avec des clichés. Et bien pour une fois, c'est le genre de critique qui dans le contexte est nul et non avenu. Parce que les clichés dans ce film, ont du sens. Cela permet de montrer que les dérives de ce genre peut toucher n'importe qui. Le plus timide, le plus branché , le plus rebelle, le plus intelligent etc. Il y a bien 2 personnages qui ont vu les effets néfastes car ils se sentaient mal à l'aise et ne voulaient pas jouer le jeu. Ce qui est aussi logique dans un système dictatorial. Tout système a ses rebelles qui sont contre. Dans l'esprit du professeur, c'est un manque de devoir, dans le notre c'est une forme de révolte. Et j'ai bien aimé la fin car le professeur essaye de montrer jusqu'où leur jeu pourrait les mener. Et c'est une bonne leçon
Cela dit, le film ne finit pas bien car Tim a tellement pris à cœur qu'il ne voulait pas que la Vague se termine et finalement s'est suicidé et le professeur a fini par se faire arrêter
C'est brillant, car d'un jeu de l'autocratie qui a permis de faire un esprit de groupe, sans le vouloir, il ont créé un véritable corpuscule "autocratique" auquel chaque personne s'est sentie tellement à l'aise qu'ils n'ont pas vu les effets pervers que cela entraîne. Bref, ce film marque tous les points qu'il veut marquer et va à fond dans son thème.
Vivons nous en autocratie ?
Bref, ce film est excellent sur son thème et malgré certains personnages sous-exploités (comme la fille hippie qui aurait pu être plus importante). Et ils posent une question simple. Pouvons nous être en autocratie ? La réponse est simple. Oui. Un régime dictatorial est possible surtout dans ce contexte. Mais bon cela n'arrivera pas. Du moins pas tout de suite à l'échelle politique (ben oui le FN peut bien passer au premier tour les français ne vont jamais le laisser passer , enfin , j'espère). Mais à une échelle bien moindre, sans s'en rendre compte on a des petites autocraties. Rien qu'internet est véritable vivier de communautés autocratiques. Dans le cinéma notamment, cela a pris une ampleur ridicule. On a maintenant : les pro Marvel, les pro DC, les pro/anti Star Wars, les fans de Twilight mettez le régime autocratique que vous voulez. Et récemment, j'ai appris qu'il y avait les vegan radicaux sur you tube ! Moi qui pensait que les trolls étaient les plus gros problèmes, visiblement on en a d'autres. Et si vous pensez que j'exagère, allez voir sur you tube pour les vegans, et pour le cinéma, il y a ma liste Cosmic M Vs Kikoo avec leurs commentaires. Lisez-les c'est tout bête.