Disons-le tout de suite : j'ai été plutôt déçu par ce petit western en couleurs, qui marque la deuxième incursion de Douglas dans le genre, juste avant le chef-d'œuvre La Captive aux yeux clairs. La présence du grand Kirk au casting, ainsi qu'une histoire a priori originale de bûcherons et de séquoias géants, m'avait pourtant mis l'eau à la bouche. Peut-être un peu trop, d'où ma déception...
The Big Trees raconte l'histoire de Jim Fallon, entrepreneur en bûcheronnage qui, suite à l'adoption en 1900 d'une loi fédérale favorable à son activité, quitte les forêts du Wyoming où son business ne décolle pas pour les séquoias géants du nord de la Californie. Légalement autorisé - on ne sait trop pourquoi d'ailleurs - à s'emparer gratuitement des terres sur lesquelles ils poussent, Fallon a la ferme intention de faire fortune en débitant ces géants millénaires en petites bûches, au mépris des protestations d'une communauté de quakers établie dans le secteur. Ayant menti à ses propres employés, puis aux colons, sur ses véritables intentions, il ne tarde guère à se mettre tout le monde à dos. Mais, trahi par son contremaître associé à un baron du bois du coin, il finit par se ranger dans le camp des locaux pour affronter ses anciens partenaires...
Si Kirk Douglas joue de manière irréprochable, son personnage vénal, violent, manipulateur et macho ne suscite en revanche aucune sympathie. Le scénario de La Vallée des géants repose d'ailleurs essentiellement sur les actes commis par cet odieux individu, qui n'hésite pas à provoquer la ruine des uns et la mort des autres pour assouvir sa soif de dollars. L'histoire brodée autour de Fallon se révèle hélas très caricaturale, truffée d'invraisemblances (le séquoia qui s'écrase pile sur la maison du doyen quaker, ils ne pouvaient pas le faire tomber ailleurs, sérieusement ?), de revirements forcés et d'incompréhensibles arguties juridiques. L'idylle entre Fallon et Alicia, la pieuse et God-fearing veuve, n'est pas du tout crédible, tout comme les quelques bagarres. Les seules scènes notables sont celles du sabotage du train et du dynamitage du barrage, spectaculaires et bien filmées. Pour le reste, le film de Felix E. Feist (père adoptif de Raymond E. Feist, l'auteur de la saga d'heroic fantasy Les Chroniques de Krondor) ne vaut guère le détour, à part pour les inconditionnels de Kirk Douglas.