J'ai revu ce film en replay tout à fait par hasard, et je n'étais pas parti pour en faire une critique, mais finalement, comme il n'y a pas beaucoup de critiques sur la fiche, je trouve qu'il est intéressant de le faire connaître.
C'est du pur Russ Meyer de sa grande époque, un délire indescriptible qui mélange plein de trucs excentriques, hétéroclites et fous, typique de ce début d'années 70 qui avait basculé dans le "peace and love", faisant l'apologie de la libération sexuelle aux Etats-Unis à cette époque. Entre comédie musicale, sexploitation, drame passionnel, avec un soupçon de meurtre sauvage et un peu de blaxploitation, le film se veut une sorte de satire du film la Vallée des poupées réalisé en 1967 par Mark Robson qui était une critique féroce et amère du monde du spectacle.
Russ Meyer ramène tout ça dans le monde du rock des seventies en brassant les nouveaux courants qui agitaient l'Amérique d'alors comme la blaxploitation, la sexploitation, le phénomène hippie et les drogues hallucinogènes qui allaient avec, c'est comme un patchwork où il y a trop de tout, avec quelques belles filles à poil, bien que ça reste encore assez discret, tout en étant aussi une réflexion sur la célébrité, mais dans un ton complètement décalé.
On reconnait Charles Napier qui fut l'un des acteurs fétiches de Russ, et surtout on reconnait son style ici très marqué par son époque avec des couleurs psychédéliques, des décors criards et des frusques colorées. L'ensemble est comme souvent chez Russ, très foutraque : scènes grotesques ou ridicules, plans de nudité furtifs, plans incongrus, montage bizarre, acteurs qui jouent mal, chansons assommantes... mais rien que pour son audace dans cette Amérique pudibonde qui commençait à se libérer, ça vaut parfois le détour, c'est une vraie curiosité, un ovni cinématographique, un vrai nanar de luxe !