Dans ce splendide technicolor Billy Wilder opte pour la légèreté ce qui ne l'émpèche pas au milieu d'une loufoquerie assumée de se faire le défenseur discret du métissage culturel et social (mais aussi de l'américan way of life). Le pitch est excentrique ; un voyageur de commerce accompagné de son chien veut vendre un gramophone à l'empereur François Joseph, le chien lui s'embrouillera avec le caniche royal de Joan Fontaine… Toute l'astuce consiste à faire faire aux chiens ce que la bienséance (et le code Hayes) ne permet pas ouvertement aux humains. On a le droit suivant son humeur de trouver le procédé astucieux, génial, osé… ou lourd ! En fait il est un peu tout ça à la fois. Le personnage de Smith joué par Bing Crosby est complexe, il peut parfois agacer étant souvent proche de la suffisance, mais Wilder a eu l'intelligence de montrer sa faiblesse, quand il devra choisir entre l'amour et l'argent, ce n'est pas l'amour qu'il choisira, (quitte à le regretter plus tard, il fallait bien un happy end). Joan Fontaine est rayonnante de beauté mais il faut bien avouer qu'elle est loin de ses meilleurs rôles. Si la bande son n'a rien d'original elle accomplit l'exploit de mélanger habilement, la Valse de l'Empereur, le siffleur et son chien, "I kiss your hand, Madame" et quelques tyroliennes. Malgré quelques défauts le film se déguste comme une friandise, une friandise intelligente