Sissi en comédie musicale.
Hollywood rêve de la cour de Vienne...
Soit un vendeur de gramophones, Virgil (Bing Crosby) qui vient à la cour de l'empereur François-Ferdinand Ier pour obtenir un permis de démarcher, accompagné de son fox-terrier Buttons. Soit une comtesse au nom compliqué (Joan Fontaine), ravie que son caniche, Sheharazade, dont l'arbre généalogique remonte au XVIIIe s., ait été choisie pour s'accoupler avec le caniche de l'empereur. Le vendeur est éconduit, mais les deux chiens se rencontrent et se sautent à la gorge. Que pensez-vous qu'il arriva ?
Evidemment, Virgil veut emmener la comtesse en Amérique. Mais l'empereur le force à choisir : c'est soit la comtesse, soit l'autorisation de vendre des gramophones... La femme ou l'argent, que va choisir un Américain, un vrai ?
C'est un film en couleur, aux beaux décors (les lacs de montagne, les routes sinueuses du Tyrol, le palais de Vienne...). Il y a de beaux numéros de chanson, mon préféré restant les chants tyroliens. Il y a aussi de beaux moments de comédie : bien entendu, le parallèle entre les chiens et les maîtres est savoureux.
Cela dit, c'est un film américain, fait pour un public américain. La société viennoise est montrée comme engoncée, mesquine et vieillotte, tandis que l'Amérique est associé au bon sens, au progrès, à la débrouillardise. Une Amérique vraiment très middle of the road, qui ne doute guère d'elle-même, un peu agaçante.
Au final, ce que je préfère, ce sont les paysages, encore qu'ils sont bien domestiqués à mon goût, et les quelques numéros dansés (la danse du chauffeur de la comtesse est tout bonnement bluffante).
Pas un grand Wilder, un film pas désagréable mais prévisible, et qui a pris un sacré coup de vieux.