Magnifique Scorsese : il filme ici le cerveau malade d'un homme assoiffé de célébrité, et, plus largement, le marigot anxiogène de la télévision, qu'il passe au vitriol. Et l'horreur absolue, dans cette fausse comédie brillantissime, c'est que la célébrité conférée par la télévision légitime n'importe quel parcours, même le plus condamnable. Sur ce scénario cruel et malaisant, De Niro incarne la médiocrité avec génie, et Jerry Lewis, impassible, dessine finement en creux le portrait d'un homme terriblement seul, faisant peur en se révélant (?) ici tel qu'en lui-même. La scène la plus forte reste néanmoins la dernière, avec une Sandra Bernhard folle à lier ! Le talent absolu de Scorsese est d'arriver à faire basculer la "Valse des Pantins" dans le pur cauchemar, tout en restant constamment crédible. On notera bien sûr que, avec 20 ans d'avance, Scorsese filme la société dans laquelle nous vivons aujourd'hui, où la télé-réalité règne et absout tous les crimes. "La Valse des Pantins" n'a donc fait que se bonifier avec le temps. [Critique écrite en 1983, 1990 et 2004]

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le 22 juil. 2016

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Eric BBYoda

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