Pas moi, en tout cas. Le scénario est complètement bidon. De la scène d'ouverture à l'entretien qui conclut le film, tout est complètement incrédible. Il n'y a pas un personnage qui tienne vraiment debout. Le film est complètement artificiel.
Rien qu'à la lecture du pitch figurant dans la fiche technique du film, on réalise que tout ça est invraisemblable et, je le répète, bidon. Je cite : Jeanne a 24 ans. Elle vit dans une caserne en banlieue avec son père gendarme, son petit frère et sa petite sœur. Elle a fait le pari de réussir sa vie dans le monde de la finance. Pas pour la gloire ou le luxe, mais parce que c’est le moyen qu’elle a trouvé pour gagner sa liberté.
Comme si quelqu'un pouvait s'improviser brillant analyste financier en regardant par dessus l'épaule des professionnels (qui ont été formés à cette gymnastique mentale et qui en ont une pratique éprouvée) et en repérant les fautes qu'ils commettent.
La scène d'ouverture est d'emblée complètement irréaliste : une petite nana, dont le père est gendarme en banlieue, et qui, la nuit, fracasse la vitrine d'un magasin de fringues (et déshabille un mannequin pour s'emparer du costume ET de la chemise qu'il porte, tandis que la sonnette d'alarme du magasin couine tout ce qu'elle sait), parce qu'elle a décidé de présenter sa candidature le lendemain à un poste financier dans une banque d'affaires et que cela nécessite un certain look. Elle est profondément blessée au sein en fracassant cette vitrine, mais ça n'a pas d'importance, elle va se changer dans les toilettes d'on ne sait quel immeuble et s'y laver les mains parce qu'elle pisse le sang, etc. etc.
Le scénario de La Vénus d'argent (référence à la petite figurine de métal argenté ou d'acier inoxydable qui orne le devant du capot des Rolls-Royce) est complètement invraisemblable, complètement artificiel, jusqu'à la fin. On n'y croit pas, on n'est pas concernés, on reste complètement extérieurs à cette histoire.
Soyons juste : la direction artistique, les décors, les costumes, la photographie et même le montage sont propres ; et le casting d'assez bon niveau. La chanteuse Pomme (Claire Pommet) qui, en l'occurrence, fait ses débuts au cinéma, n'est pas mauvaise... sans être non plus inoubliable. Niels Schneider assure. Anna Mouglalis a une voix étonnante, et de la présence. Les autres comédiens sont corrects. Et un Mathieu Amalric très composé expédie trois répliques lors de la scène finale.
Tout ça ne suffit pas à faire un film. Un film, c'est d'abord une histoire et des personnages auxquels on croit un minimum. Là, les scénaristes se sont vraiment fichus du monde. Ou alors ils sont inconscients.
Bref, on oublie La Vénus d'argent en se levant de son siège, avant même de quitter la salle.
Il y a d'excellents films français (Chien de la casse, par exemple) qui n'atteignent que difficilement les 100.000 entrées. Si celui-là les dépasse, ça sera vraiment un miracle du marketing.