Légendes d’automne
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Kore-eda, s'aventure pour la première fois sur le terrain du cinéma français avec 𝐿𝑎 𝑉𝑒𝑟𝑖𝑡𝑒. Malheureusement, cette incursion se révèle décevante, ressemblant à un cliché mal digéré du drame familial hexagonal. Malgré un casting impressionnant mené par Catherine Deneuve et Juliette Binoche, le film s'enlise dans un dispositif d'étirement des scènes, insistant sur des thèmes qu'il effleure sans jamais réellement les approfondir. Le scénario, d'une platitude accablante, peine à échapper aux pièges de la répétition et de l'ennui.
La promesse initiale était pourtant séduisante. Les quinze premières minutes installent une dynamique mère-fille complexe, ponctuée de non-dits et de reproches voilés, introduisant un questionnement intrigant sur la frontière entre vérité et mensonge dans le récit de soi. Mais au-delà de cette prémisse, le film s'engouffre dans une spirale de dialogues répétitifs sur la véracité des mémoires et le métier d'actrice, sans apporter de réelle progression ou de nouvelles perspectives. L'intrigue, à peine entamée, semble se figer, transformant ce qui aurait pu être un drame finement ciselé en un exercice monotone et lassant.
Kore-eda semble vouloir s'approprier les codes du drame bourgeois français, mais son regard extérieur trahit une incompréhension des nuances qui font la force ou la faiblesse de ce genre. 𝐿𝑎 𝑉𝑒𝑟𝑖𝑡𝑒 se perd dans une dilatation excessive du temps, multipliant les échanges creux qui minent la tension dramatique. Les métaphores appuyées, les silences prolongés inutilement, et la mise en abyme du métier d'actrice ne font que souligner l'artificialité du dispositif.
Finalement, le film ne fait que marteler inlassablement les mêmes idées exposées dès les quinze premières minutes. Il semble vouloir s'enliser dans une répétition incessante, incapable de progresser au-delà de ce qu'il nous a initialement révélé.
Créée
le 21 oct. 2024
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