Il m'aura fallu attendre dix ans, dix ans pour en arriver là. Une telle attente passerait presque pour un gage de qualité, de sérieux et c'est avec impatience que j'attendais le retour de Serge et Patrick, non sans craindre néanmoins l'arnaque fiscale aux vues du marketing délirant qui précédait ce troisième opus. Pourtant le fait que l'accès aux projections presse ne soient réservées qu'aux critiques et journalistes qui ne diront pas de mal du film, aurait du me mettre la puce à l'oreille.
Mais comment croire à cette vérité du grand retour quand le casting est aussi peu sérieux, quand Dov n'est plus joué par Gad Elmaleh mais à nouveau par Vincent Elbaz, trop peu convainquant à mon goût ou quand, dans le 2, Isaac Sharry joue Miro alors que dans le 3 il se retrouve serveur. Comment jouer le jeu quand dans le 2 Marc Andreoni incarne Wily Journo le mafieux alors que dans le 3 il tient le rôle de Simon Bijaoui ou quand la mère de Serge dans le 3 est la mère de Dov dans le premier. Il ne s'agit pourtant pas là de simples figurants. J'éviterai même de citer la caricature presque affligeante du directeur chinois. Que dire des rôles féminins qui pour le coup passent pour des figurants, sans aller jusqu'à parler de misogynie, peu présentes les femmes passent tristement au second voir troisième plan et font figures de bonnes mères au foyer. Au final l'équipe toute entière a du mal à s'imposer. La réelle complicité d'antan semble avoir disparue, il faut le dire la bande de potes n'est plus ce qu'elle était. On sent clairement qu'ils n'y croient plus et un peu à l'image du « Yala »de Patrick dans l'aéroport, les blagues et autres situations comiques retombent comme un soufflé trop réchauffé.
La mise en scène ne sauve rien, elle manque indéniablement de style, bien entendu le téléspectateur n'est pas là pour ça, mais le manque d'ambition, de motivation, et d'originalité, flagrant de la part de tous ne fait qu'augmenter ce ressenti d'arnaque. Le scénario lui même fait acte de paresse, presque honteusement copié du second volet, cette nouvelle fourberie inventé par Eddie ne berne personne. Mal amenée, la fin peut-être incohérente, ne surprend pas. Le soit dit rebondissement non plus... Le temps semble long, l'intrigue manque cruellement de rythme et on finit par s'ennuyer. Dans cet état des choses, et pour une comédie, le film n'aurait jamais du durer 120 minutes..
Dix ans plus tard, je sors de la salle avec cette même frustration ressentie à la sortie des Bronzés 3, plus le temps passe et moins je crois en la bande d'acteurs, « potes » comme aux premiers jours de leur carrière.