Sam Munroe,modeste dépanneur auto,est un ancien champion de stock-car.Désormais,il coache et sponsorise son fils Cam,jeune pilote surdoué.Mais ce dernier quitte son impécunieux papa pour intégrer l'écurie de l'éternel rival de Sam,entraînant le retour du père blessé derrière le volant,ce qui tournera au drame.Produit par un conglomérat de firmes inconnues et réalisé par l'obscur Karzan Kader,ce film fait partie,en dépit d'un beau casting,de ces oeuvres échouant direct dans les bacs vidéo.Ce n'est pas franchement mauvais,mais ça relève quand même de la bluette insipide et peu nerveuse handicapée par le manque de pognon.Proche de prédécesseurs tels que "Jours de tonnerre","Driven" ou "Ricky Bobby,roi du circuit","La victoire dans le sang" déroule l'habituel psychomélodrame aux relents shakespeariens sur fond de bagnoles vroumvroumbissantes.La vieille inimitié entre pilotes, les rapports filiaux contrariés et la passion de la compétition automobile malgré ses dangers y sont gentiment exposés,mais l'aspect spectaculaire nécessaire au genre fait défaut.Pas de fric,pas de technique!On découvre cependant le milieu du stock-car,un de ces sports typiquement ricains,avec ses modèles de voitures dérivés des véhicules de tourisme,mais avec des moteurs gonflés,et plus particulièrement le short track,ces séries régionales de la spécialité disputés sur des pistes courtes.Ce qui est paradoxal puisque le film utilise le circuit de Talladega,en Alabama,plus longue piste de stock-car des USA,plus longue encore que celle de Daytona,pourtant plus connue,et qui servait déjà de cadre à "Ricky Bobby",dont le titre original est d'ailleurs "Talladega nights".John Travolta,barbu et massif,joue les pères nobles avec talent et conviction mais Toby Sebastian,qui incarne son fiston,est totalement falot.La chanteuse Shania Twain fait ici ses débuts d'actrice de fiction de manière très hésitante,mais elle est absolument charmante.Michael Madsen,avec son air carnassier,campe magistralement un de ces salauds débonnaires dont il a le secret,et ce bon vieux Kevin Dunn,quasiment méconnaissable sous sa barbe et sa combinaison crasseuse de mécano,est comme d'habitude parfait.