Adapté d'un sujet du tout juste défunt Sacha Guitry, "La vie à deux" se présente comme un film à sketches d'inégale importance dont le réalisateur Clément Duhour s'efforce de préserver la cohésion (c'est Louis de Funès, dans un rôle de notaire, qui se charge des transitions).
La mise en scène apparait tout de même un peu décousue.
Le sujet est volontiers saugrenu, comme toutes les histoires d'héritage comportant une clause facétieuse. En l'occurrence, un auteur -Pierre Brasseur incarne au début et à la fin du film un écrivain ressemblant étrangement à Sacha Guitry- désire léguer son bien aux couples amoureux qui naguère ont inspiré une de ses oeuvres. A la condition qu'ils soient restés des couples heureux (donc fidèles...)
Jacques Morel et Lili Palmer (bien séduisante) composent un de ces mariages que menace l'adultère. Leur histoire est la plus développée. Plus loin, Pierre Mondy, Danielle Darrieux et Robert Lamoureux jouent une variation verbale et plaisante de l'adultère (bourgeois toujours). Tout au long du film, on retrouve le tour d'esprit de Guitry en matière de relations amoureuses et conjugales, des formules que Duhour pioche dans l'oeuvre tout entière de l'auteur.
Le film n'est pas désagréable, fort d'une brillante distribution, mais il n'est pas non plus irrésistible dans ce registre de la comédie de boulevard. Le dernier cas
(Fernandel et son épouse fautive Sophie Desmarets) est même médiocre, fondé sur l'argument grossier et douteux du nouveau-né noir,
exploité jadis par Guitry dans "Le blanc et le noir (réalisé par Robert Florey).