Le cinéma, ça n'est finalement qu'un simple décor de théâtre - parfois un peu au rabais - avec du carton pâte crado pour les effets spéciaux. Et puis c'est doux et distrayant comme une balade en mer, c'est un jeu, un leurre, un moment de détente, l'évasion d'un hublot ouvert sur des rêveries aquatiques, à la Verne. Du moment qu'on a des choses à voir à l'extérieur, un spectacle...
Mais ce leurre habile, bien ficelé et bricolé avec un peu de délicatesse, pas mal d'amour et beaucoup de savoir-faire, finit par agiter de plus gros poissons, qui rôdent là sous la surface comme un requin-jaguar. Voire des choses enfouies plus profondément, monstres plus visqueux, plus tentaculaires, comme des regrets.
La vie aquatique dit tout cela, avec son équipage incongru, ses péripéties farfelues, et surtout un Bill Murray muté en capitaine portant toutes les casquettes, ou plutôt bonnets : Némo déjanté, Achab fatigué, Cousteau désabusé? Un bon bol d'air, un bel hommage au cinéma et à la mer.