Une femme va assister à la disparition subite de son époux, emporté par un infarctus. Elle se retrouve ainsi à gérer seule le foyer avec ses trois enfants et de faibles allocations pour subvenir à ses besoins ; elle va devoir travailler, et la vie va lui réserver une belle surprise en la présence d'un nouvel homme, séparé de sa femme...
Un peu oublié aujourd'hui, Moshé Mizrahi avait proposé deux beaux succès, Cette chère inconnue et La vie devant soi, tous deux avec Simone Signoret, ce dernier ayant gagné l'Oscar du meilleur film étranger. Là, il tourne une histoire simple, et au fond, commune, d'une femme qui doit exister par elle-même, pour elle et ses enfants, et s'accomplir dans la vie privée et professionnelle quand le mari n'est plus. Le choix d'Annie Girardot, qui a toujours porté sa liberté en étendard, est on ne peut plus judicieux, car je la trouve remarquable. On la comprend dans ses galères, elle doit désormais économiser chaque franc, trouver un emploi à quarante ans... Cela passe aussi par des rencontres sans lendemain, et jusqu'à ce qu'elle franchisse la boutique où travaille Jean-Pierre Cassel, assez touchant lui aussi en mec paumé ; l'addition des deux ne peut que réussir, dit-on...
D'ailleurs, la grande fille du personnage de Girardot est jouée par sa propre fille, Giuliana Salvatori, qui profitera entre guillemets des difficultés de sa mère pour s'émanciper et voler de ses propres ailes.
Mizrahi propose un très joli film, qui a l'air d'être passé sous les radars, et qui réussit à ne pas proposer le chemin classique qu'on aurait pu attendre d'une nouvelle romance ; c'est pour cela que je dis que le choix d'Annie Girardot, actrice préférée de bon nombre de spectateurs à cette époque, est pertinent, car il est conforme à ce qu'elle projetait. La vie continue...