Drôle et effrayant, tout un concept
Le seul Bunuel que j’ai vu, l’Age d’Or, ne m’avait pas beaucoup plu mais ça m’intéressait de découvrir un Bunuel dans un jour moins « surréaliste ».
Ensayo de un Crimen n’est pourtant pas banal et se permet de raconter une histoire qui m’a plutôt amusé malgré son aspect assez effrayant.
Le personnage principal m’a énormément plu. Ce tueur en séries qui tue sans vraiment tuer est un homme atypique. Les pulsions meurtrières l’habitent depuis un épisode tragique de sa jeune enfance et font de lui un être plutôt dérangé malgré sa classe apparente, il est intéressant de voir comment Bunuel se joue de ses autres personnages en basant leurs jugements de ceux-ci sur l’apparence du « héros » mais pas sur sa nature intérieure maléfique, ce qui les conduira à la perte. Pourtant ce personnage principal n’est pas non plus pourri jusqu’à l’os, il sé découvrira même une humanité en voulant se dénoncer pour les crimes qu’il n’a pas commis mais qu’il a imaginé et en découvrant la joie de vivre et l’amour.
Le film bénéficie également d’une très bonne mise en scène avec plusieurs passages marquants, je retiens celui où il commet son seul meurtre : sur un mannequin de cire et le moment où il est incapable d’écraser un insecte, signe de sa « guérison ». Oui sur le papier le scenario peut sembler bidon mais l’ironie et le second degré avec lesquels est traité le film rend tout ceci joyeusement jouissif. Un très bon film, j’ai beaucoup aimé.