"Il est des situations dans l'histoire où beaucoup risquent de connaître le sort de Dreyfus sans pouvoir être sauvés par des héros comme Zola." - William Dieterle
On peut évidemment saluer Dieterle et l'équipe du film pour avoir fait ce film en 1937. Dieterle qui, en 1928, alors qu'il était encore un réalisateur allemand, réalisait Les sexes enchaînés, film dénonçant les conditions d'emprisonnement et racontant le déchirement d'un couple après que le mari ait eu une relation homosexuelle.
Pour ce qui est du film sur l'affaire Dreyfus, il ne sera diffusé en France qu'en 1952, dans une version censurée.
Car oui, ce n'est pas un film sur la vie de Zola, mais bien sur l'Affaire et l'engagement de l'écrivain.
La réalisation de Dieterle est en effet pas très audacieuse. Malgré quelques jolis plans (les pauvres sur les quais, la première scène dans le taudis, Dreyfus qui crie son innocence sur l'Île du Diable...) c'est très plat.
Seul le prologue m'a plu, quand, justement, on nous présente la vie d'Emile Zola. Paul Muni y joue très bien, l'ambiance est agréable, ça marche. Après ça devient trop pédagogique à mon goût, et Paul Muni perd le piquant de son jeu.
Une production intéressante pour l'époque.