Tu ne coucheras point.

Un très bon "drame" sur la peine de mort et son combat. J'ai quelques critiques à faire sur le film dans la mesure où il avait un énorme potentiel (malgré un scénario assez simpliste au début, presque même adaptable en série tellement un long-métrage semble inadapté) et qu'il n'arrive jamais à trouver un statut qui lui tend pourtant les bras. La Vie de David Gale, très bon, est une navette spatiale qui se contente de voler à travers les nuages alors qu'on attendait un voyage dans l'espace.

La prestation de Kevin Spacey est hallucinante, mais est-ce réellement une surprise quand on connait l'acteur ? Il incarne à lui seul toute la complexité du message que porte le film, peut-être un peu manichéen mais très intense. Il prend toute la place, ce monstre sacré du cinéma, même quand Kate Winslet paraît plutôt à l'aise dans son rôle de journaliste prête à tout pour trouver les preuves de son innocence.

La réalisation est bonne, la bande originale exceptionnelle. Et c'est d'ailleurs un motif de chagrin pour moi, j'aurais aimé un peu plus de folie, d'entrain dans la manière de filmer, dans la bande-son de manière générale pour se hisser à la hauteur de Kevin Spacey, de cette fin inattendue et de cette musique (j'insiste) qui est une des plus belles que j'ai pu entendre. Il fallait, d'après moi, un réalisateur un peu plus clinquant, peut-être plus couillu, qui toujours dans une sobriété nécessaire aurait pu faire de ce film un chef d'oeuvre du genre avec une plus grande prise de risque et des scènes plus puissantes encore. Le film laisse un petit goût d'inachevé.

David Gale est un héros, notre héros, qu'on défend, le cœur serré, dont on doute parfois, qui nous agace par moments et qui révèle à la fin tous les rouages de cet excellent film qui fut une belle surprise pour moi.

Un plaidoyer contre la peine de mort (comme elle se fait là-bas). Et quel meilleur argument que celui-ci ?

- Et donc selon vous, pour utiliser une nouvelle citation : "Une société saine doit tout faire pour se purger du mal." ?

- Euh, oui. Je suis d'accord. C'est de moi ?

- Oh non, monsieur. C'est de Hitler.