Le sujet du premier long-métrage de Julien Carpentier, La vie de ma mère, apparaît bien mince, se déroulant sur un peu plus de 24 heures, et existait déjà sous forme d'argument d'un format court, il y a 10 ans, lorsque le cinéaste avait une première fois proposé le projet à Agnès Jaoui. Disons que ces retrouvailles, entre un trentenaire qui tente de vivre de son métier de fleuriste et sa mère, que son fils a délaissé pour cause de caractère impossible de la susdite (excessive est presque un terme trop faible) impliquent un récit dont on se doute qu'il oscillera entre humour et drame, avec, très vraisemblablement, un dénouement positif. Il ne faut donc pas s'attendre à des surprises majeures, dans une histoire menée sur un faux rythme et qui fait confiance à ses deux comédiens principaux sans songer un seul moment à peaufiner la mise en scène. Le problème est que Agnès Jaoui se montre bien outrancière dans son jeu, même si le rôle semble l'exiger, alors que William Lebghil séduit davantage dans la sobriété. Toujours est-il que l'alchimie de ce duo contrasté ne représente pas une évidence à l'écran, mais de cela l'écriture du film, pas très inspirée, en est en grande partie responsable. Un début de commencement de fantaisie semble s'inviter par le biais du langage des fleurs mais cette idée n'est que fort peu utilisée et le film retombe assez vite dans sa morne routine, tout en tentant, sur la fin, de susciter une émotion bien trop forcée.