La vie de plaisir et Le corbeau connurent le même sort à la Libération : interdits. Et leurs metteurs en scène empêchés de tourner. Le belge Albert Valentin s'en remit moins bien que Clouzot et ne tourna plus que deux films insignifiants. La vie de plaisir est un film remarquable, critique assez violente de la noblesse, du monde des affaires, de l'arrogance sociale des nantis et même de l'Eglise. Son scénario est excellent avec une mise en perspective dans un deuxième temps de scènes montrées un peu plus tôt dans le déroulement de l'action. Si les deux acteurs principaux, Albert Préjean et Claude Génia ne font pas preuve de grand charisme, le reste de l'interprétation est extrêmement solide avec Clariond, Roquevert et Servais. La mise en scène de Valentin, fine et élégante, et l'ironie constante des dialogues ravissent dans un film qui reste l'un des meilleurs parmi les 30 tournés sous l'Occupation pour la compte de la firme Continental.