La Vie devant ses yeux par Maqroll
On entend souvent qu’u moment de sa mort l’être humain revoit en un fragment de temps toute sa vie… Partant du postulat inverse (il verrait sa vie future, celle qu’il n’aura pas), Laura Kasischke avait écrit un excellent roman dont le film de Perelman est tiré. Il en reprend bien sûr les principales évolutions narratives mais avec une différence significative qui saute aux yeux d’entrée : là où le roman privilégiait la vie future de Diana avec son mari et sa fille, le film se centre la plupart du temps sur le passé et sa relation avec sa camarade de classe. La fin est particulièrement représentative de ce changement de point de vue puisque là où Laura Kasischke procédait par sous entendus (très réussis sur le plan littéraire), Perelman rend la situation totalement explicite en montrant les scènes du carnage initial et en montrant une « vérité », celle de l’image, irréfutable et ne laissant plus de place à l’imaginaire… C’est du coup toute la poésie qui s’en va en même temps que la force principale du récit. C’est bien dommage car, cette restriction importante mise à part, le reste n’est pas mauvais du tout au niveau de la réalisation, du jeu des acteurs (même si Uma Thurman n’est pas tout à fait à l’aise dans le rôle de Diana adulte) et surtout d’une « atmosphère » très réussie où l’on retrouve parfois les sensations éprouvées à la lecture du roman…