J'avais beaucoup aimé le film "White bird in a blizzard" de Gregg Araki, adaptation du roman éponyme de Laura Kasishke, et j'ai découvert que ce n'était pas la première transposition sur grand écran de l'auteure américaine.
Il existe en effet deux autres long-métrages adaptés de ses œuvres : "Suspicious river" réalisé par Lynne Stopkewich, et "The life before her eyes", signé Vadim Perelman, le film qui nous intéresse ici.
Le réalisateur d'origine russe peut s'appuyer sur un casting de qualité, composé notamment d'Uma Thurman, Evan Rachel Wood, Eva Amurri (la fille de Susan Sarandon) et Oscar Isaac.
Le film débute par une fusillade dans un lycée de type Columbine, durant laquelle deux amies se retrouvent confrontées au tueur, au cours d'un bref échange où ce dernier leur demande de choisir laquelle des deux doit mourir (le genre d'idée pseudo-romanesque que je trouve artificielle et de mauvais goût).
Par la suite, le récit alternera constamment entre deux époques :
- Le passé, qui précède la fusillade, où l'on découvre cette amitié naissante entre deux adolescentes que tout oppose : l'héroïne Diana est une jeune fille dépravée, qui fume, se drogue et s'envoie en l'air avec un mec plus âgé, tandis que sa BFF Maureen est un modèle de petite bourgeoise bien sage, qui va à la messe et conserve précieusement sa virginité.
- Le présent où Diana semble être la seule survivante de la tragédie, et s'est construit une vie de mère et épouse à l'opposé de ses écarts de jeunesse.
Problème : le film a beau être très bref (1h20), on ressent des longueurs car les choses évoluent très peu, et le réalisateur trouve le moyen de nous remontrer plusieurs fois certains passages, en particulier la scène pivot avec le tueur.
Comme on le pressentais en raison d'un certain flou dans les transitions, "The life before her eyes" s'achève heureusement sur un final twist plutôt bien senti, que j'ai d'ailleurs mis quelques minutes à assimiler. N'empêche que ce qui a précédé n'était guère palpitant.
J'entends l'argument de ceux qui ont adoré, selon lequel un deuxième visionnage montrerait tout le génie du montage et des transitions entre chaque scène ; c'est bien possible, sauf que le film ne m'a pas intéressé au point de le revoir rapidement.
Surtout que la réalisation très marquée "série télé" et certains effets de mise en scène pas franchement subtils ne plaident pas en faveur de ce drame légèrement teinté de fantastique, pas foncièrement désagréable mais sans saveur particulière.