Quand Vadim Perelman se prend (à tort) pour Gus Van Sant

La Vie devant ses yeux a pour lui de proposer au public de se poser des questions fascinantes. Peut-on vivre avec le poids de la culpabilité ? Cette interrogation est le fil directeur de la réflexion à laquelle nous engage le long métrage, mais il est également question de la perte de l'innocence, et dans une moindre mesure des errances de l'adolescence. On peut également y voir un écho à l'actualité américaine, frappée depuis une décennie par des drames similaires, et dont Elephant avait mis en scène avec brio en 2003 l'un d'eux.

Seulement voilà, Vadim Perelman n'est pas Gus Van Sant, loin de là. Le film partait pourtant dans la bonne direction, mais à nous resservir une dizaine de fois la même scène, au plan près, la méthode filmique en devient indigeste. Qui plus est, les réponses apportées manquent au final de pertinence, rendant le fond tout aussi décevant que la forme.

C'est d''autant plus regrettable que l'on sent chez Vadim Perelman la volonté de s'inscrire dans des choix artistiques intéressants à exploiter (par exemple toute la connotation avec l'eau, entre les baignades, l'aquarium, les lavabos détruits par l'Uzi), mais ayant déjà été utilisés par bien d'autres réalisateurs et avec bien plus de réussite. Sans aller jusqu'à la "masturbation intellectuelle" comme cela fut le cas pour Matrix Reloaded et Matrix Revolutions, on sent la suffisance du metteur en scène si sûr d'avoir accroché son spectateur par des voies philosophiques alléchantes. Pas de bol, il manquait un brin d'insolence et de talent pour cela.

Reste Evan Rachel Wood, lumineuse et allant même jusqu'à voler la vedette à Uma Thurman, décidément accrochée aux navets ces derniers temps. Il serait bien que cela change. Monsieur Tarantino, si tu me lis...

Créée

le 5 janv. 2015

Critique lue 432 fois

1 j'aime

Kelemvor

Écrit par

Critique lue 432 fois

1

D'autres avis sur La Vie devant ses yeux

La Vie devant ses yeux
Val_Cancun
4

La maman ou la putain

J'avais beaucoup aimé le film "White bird in a blizzard" de Gregg Araki, adaptation du roman éponyme de Laura Kasishke, et j'ai découvert que ce n'était pas la première transposition sur grand écran...

le 6 mars 2020

3 j'aime

La Vie devant ses yeux
Black-Night
5

Critique de La Vie devant ses yeux par Black-Night

La Vie Devant Ses Yeux est un film moyen. Un drame aux frontières du fantastique malheureusement sous exploité avec des séquences répétitives qui finissent par barber, et des flashbacks incessants...

le 3 févr. 2016

3 j'aime

La Vie devant ses yeux
Missbale974
9

Critique de La Vie devant ses yeux par Missbale974

Je n'avais jamais entendu parler de ce film,je l'ai vu par hasard.Au regard des critiques négatives,je trouve que c'est totalement injustifié.Evan Rachel Wood est tout simplement magnifique,une...

le 24 oct. 2011

3 j'aime

Du même critique

X-Men : Apocalypse
Kelemvor
4

Ou l'art de conseiller un bon opticien

SensCritique, parfois, tu m'étonnes. Tu m'étonnes parce qu'à l'heure où j'écris ces lignes, tu octroies la note de 6,4 à X-Men : Apocalypse. Alors certes, 6,4 sur plus de 2600 notes en l'espace de...

le 24 mai 2016

35 j'aime

29

Jurassic World
Kelemvor
3

Tequila World : Récit d'une nuit riche en idées

The Rooftop Bar, Downtown LA, 8H23 p.m., 13 mars 2013. Hey, bonsoir monsieur Colin ! Salut Moe. Une Tequila s'il-te-plait. Tequila ? Comme ça, direct ? Vous avez des soucis au boulot ? Y vous font...

le 19 juin 2015

35 j'aime

17