Adapté du roman éponyme de Romain Gary, réalisé par Moshé Mizrahi et sorti en 1977, le film nous raconte l'histoire de madame Rosa, une nourrice qui garde les enfants de prostituées à Belleville. Je ne connais pas bien l’œuvre de Gary mais de ce que j'ai pu voir comme adaptations (je ne l'ai jamais lu), l'acceptation de l'autre et le mélange culturel sont des thèmes récurrents et surtout importants pour l'écrivain. C'est ici en tout cas très bien retranscrit puisque le film montre effectivement un quartier très hétéroclite et multiculturel où les moins aisés s'entraident, quelle que soit leur ethnie ou religion. J'avais cependant un peu peur que le film tombe dans un certain côté mièvre et moralisateur mais il n'en est rien ! Bien au contraire, le film montre des personnages qui ne sont quelques-fois pas tendres dans leurs propos, tout en restant différent de l'autre et surtout en l'acceptant. Je crois d'ailleurs que le meilleur exemple du film sont les relations entre juifs et musulmans, relation qui est d'ailleurs au cœur du film puisque c'est un petit garçon musulman qui finit par s'occuper de sa mère adoptive juive. Mais c'est surtout un sujet qui n'a jamais été autant d'actualité alors que le film a pourtant plus de quarante ans ! De même, on ne tombe pas non plus dans le mielleux avec cette relation, par ailleurs très touchante, car les personnages sont bien écrits et surtout très bien interprétés par Samy Ben Youb et Simone Signoret qui est impressionnante de sincérité avec de plus un sacré bagou et un certain phrasé propres à la France des années 70. "La Vie devant soi" est donc un film social qui n'est pas là pour ménager ses spectateurs en parvenant à être réaliste, touchant et drôle à la fois.