La Vie domestique par Rawi
Ceci est une étude sociologique plus qu'un film à proprement parler.
Emmanuelle Devos tient le rôle d'une femme composée de deux personnages du roman dont est adapté le troisième film d'Isabelle Czajka. Après l'année suivante (avec Anaïs Demoustier et Ariane Ascaride) et d'Amour et d'Eau fraîche (toujours la sublime Anaïs Demoustier), elle décide donc d'adapter un roman. "Arlington Park", sorte de Desperate Housewives de la littérature raconte la vie de huit femmes, voisines se fréquentant quotidiennement.
L'intérêt de la réalisatrice pour le sort et le quotidien des femmes ne se dément pas de film en film. Emmanuelle Devos, tour à tour virevoltante et souriante puis on la voit intérioriser une douleur indicible dans la scène suivante nous offre une large palette de son indéniable talent.
Rien de spectaculaire ici : nous préparons le petit déjeuner, invitons à dîner, amenons les enfants en classe...
Isabelle Czajka montre au cours de son film que se sont bel et bien les femmes qui assurent le quotidien, la cohérence de la vie de ces messieurs. Les réactions des hommes de ces dames est d'ailleurs quelques fois effrayante de réalisme. Le manque d'attention à l'autre, de considération et de compréhension.
Une femme se doit de se mettre à sa place de l'autre pour agir pour le mieux mais l'inverse ne fait pas partie du contrat.
Juliette doit prendre en compte le travail de son mari, ses ennuis professionnels. Mais qu'en est-il de lui ?
Ce manque ne le caractérise pas seulement lui mais l'ensemble de la gent masculine. Du père à l'ami en passant par l'amant...
C'est le côté anodin de ce qu'on choisit de nous montrer qui pourra surprendre et déplaire à certains.
Il ne se passe rien dans la vie de Juliette ! Nous en devinons les contours grâce à la maîtrise de la caméra qui enregistre ici rien moins que la réalité.