La vie est belle ?

Je n'ai pas de cœur.

C'est du moins ce que me laissent penser les quelques intervalles qui séparent la découverte d’œuvres telles que "La vie est belle". D'habitude cynique, froid, distant, je fond alors en larmes secrètement dans ma chambre, le cœur battant. Mais ces moments sont rares, ce qui fait qu'ils sont exceptionnels. Ils ponctuent les phrases heureuses ou douloureuses de ma vie, mêlés le plus souvent à des souvenirs qu'ils mettent en exergue, amplifient, rendent insoutenables. Vient alors rouler le long d'une joue rugueuse une larme que la vie tari trop souvent...

"La vie est belle" est une promesse. La promesse de retrouver la joie de vivre, la foi en l'humanité. Balayé les regrets, les remords, la haine ou la tristesse, le désespoir ou les pleurs. Fini l'égoïsme, la vacuité et l'isolement. Fini aussi tout les problèmes financiers, sentimentaux ou familiaux. Plus de religions séparatrices, les écarts sociaux disparaissent, ne reste que des hommes.

"La vie est belle" est une promesse de réconciliation. La réconciliation avec cette vielle amie qu'on appelle la vie.

Alors, promesse tenue ? Eh bien après avoir attendu d'écrire cette critique pour ne pas être sous le coup de l'émotion, voilà déjà quelques jours que Noël est passé et ma mémoire reste bien plus marquée par ce film que par les cadeaux, repas copieux et autres chaleureuses accolades annuelles. Pourtant dégoulinant de bons sentiments, ce film est malgré tout porteur d'un message universel : la vie vaut le coup d'être vécu. Là dessus point besoin d'en dire plus à propos du film, de sa réalisation impeccable, de ses acteurs incroyables et de l'intelligence fine du scénario, non. Je vous invite plutôt à le découvrir.

Cependant un point noir vient obscurcir l'horizon de ma joie après avoir visionné ce film : ai-je pleuré parce que ça s'est produit ou parce que c'est au contraire irréalisable ?