Ce film a été et reste pour un certain nombre de spectateurs un film culte, un film qui a marqué son époque.
Malheureusement pour moi, je suis resté sur le bas côté de cette route. Aujourd’hui encore je revois ce film sans en être embarrassé mais sans grand plaisir non plus. Est-ce que je peux dire qu’il me laisse froid?
J’aime bien le numéro de Patrick Bouchitey, son enthousiasme presque effrayant. J’aime beaucoup la lente érosion mentale à laquelle Hélène Vincent donne une note comique redoutable pour son personnage. Je redécouvre aussi la composition du personnage totalement débordé que nous livre André Wilms.
Et pourtant, tout cela réuni ne parvient pas à créer pour moi une histoire et des enjeux cruciaux : je m’ennuie un peu. À la fin du film, je m’interroge sur le pourquoi fondamental : pourquoi Étienne Chatiliez et Florence Quentin ont écrit ça ? Ça veut dire quoi au juste ? Est-ce que c’est drôle de se moquer de cette famille de bourgeois béni-oui-oui et engoncée dans un univers hypocrite ? J’ai du mal à ressentir de l’empathie de la part du scénario pour tous ses personnages. Cela aurait dû me plaire, une satire sociale, mais je trouve l’humour du film un peu trop léger, pas assez mordant, peut-être pas suffisamment méchant (ou trop, je ne sais pas ? Je suis paumé devant ce peu de gaieté).
En tout cas, il y a de la redondance et les personnages abusés font plus pitié que rire. Les hypocrisies des humbles répondent à celle des nantis ; l’idée du film est en fin de compte déprimante, manque de joie.
Certes, ce sont les enfants qui se chargent de mettre de la vie là dedans, mais est-ce que cela permet au film de sortir de sentiers déjà battus avec beaucoup plus de verve (Affreux, sales et méchants )? Je ne crois pas.
captures et trombi