Ce n'est qu'après avoir lu la critique de Libération, que j'ai voulu écrire une critique de ce film, que j'avais pourtant prévu de laisser tranquille, en ce qu'il est fort agréable, mais pas de là à ce que je me mouille pour l'analyser rien qu'un peu.
Donc, dixit le mec-dont-je-ne-souhaite-même-pas-connaître-le-nom de Libération : "La vie... cherche par tous les moyens à faire passer l'idée d'une irresponsabilité générale, d'un kif-kif unanime entre Serbes, Bosniaques et Croates. Alors, très vite, l'éblouissant talent devient malade. "
Mon cher, qu'as tu essayé de dire?
J'ai deux remarques à faire là-dessus, qui en réalité se joignent, l'une sur le film, l'une sur Kusturica en général :
-D'abord, ce film a pour trame de fond la guerre, mais ne la montre pas. La seule chose que Kusturica se permet de faire (et à juste titre à mon avis), c'est de se moquer des journalistes à la fin du film. Et pourquoi? Et bien pour des mecs comme toi mon cher critique de Libération. Mais on va pas revenir aux stigmatisations médiatiques pendant toute guerre.
Laissez-moi juste dire que ce film est centré sur ses personnages, comme souvent chez Kusta mais là encore plus. Le but, une nouvelle fois, c'est d'y montrer les relations, interactions entre gens sur fond de guerre. Normal, quoi. Un vrai film de Kusturica.
-La deuxième remarque que j'ai à faire, et là j'évoquerais vaguement les attaques de BHL, non, les films de Kusta ne sont pas porteurs de messages nationalistes. C'est voir le mal partout que de dire ça, et, surtout, ne pas faire attention à ces films, qui sont toujours des hymnes à la JOIE. Et la joie, non, n'implique certainement pas le nationalisme, mais bien au contraire, l'union des peuples. Comme dans "La vie est un miracle", titre qui évoque bien une forme de naïveté dans le propos de Kusta.
Naïveté que je ne veux pas abandonner. Avec son prochain, il allait enfin abandonner les démons de la guerre, pour en rendu peut-être moins transcendant, mais toujours, si ce n'est plus, joyeux.
Je remercie Emir pour l'image qu'il donne à cet ancien pays qu'est la Yougoslavie, et si je ne suis pas sûre de ses convictions (intimes), il me suffit de voir des films touchants et profondément drôles comme celui-ci pour me dire qu'il n'y a pas de mauvaises intentions, jamais. "Nema...zivot je cudo".