D’entrée de jeu, je dois avouer avoir un préjugé défavorable au sujet de Gilles Carle. Son humour d’adolescent qui semble faire rire que lui-même et le côté libidineux qu’il dégage m’ont toujours répugné. Mais partons de son incursion en fiction et voyons s’il y a matière à ce que je me réconcilie avec son œuvre. Pour plusieurs, La vie heureuse de Léopold Z tient une place importante dans notre filmographie nationale. J’associe cela au fait qu’il a contribué à nourrir cette période faste de l’ONF où le direct et la fiction s’entrelaçaient pour paver une nouvelle voie au cinéma. Le projet serait parti d’une intention documentaire portant sur le déneigement à Montréal pour devenir en cours de route une fiction. Cela explique peut-être pourquoi les images montrant les rues enneigées, les citoyens marchant en pleine tempête et la machinerie en action s’avèrent l’aspect le plus marquant du film. Pour ce qui est de la portion scénarisée, bien que le personnage de Léopold soit sympathique par son côté enjoué et débonnaire, l’enjeu reste mince. Un bon travailleur se voit imposer de besogner le jour de la veille de Noël. Entre deux rues dégagées, il réussit à faire ses emplettes et à rejoindre sa femme à temps pour la messe de minuit malgré que son ami et patron le talonne tout au long de sa run. Des séquences pas suffisamment ramassées, des dialogues qui tombent à plat et teintés d’un humour suspect. Cela est représentatif de la manière de faire du réalisateur qui a sûrement ses adeptes mais dont je ne suis pas le plus friand.

Elg
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le 6 janv. 2021

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