Ce film de Jerry Schatzberg date de 1979 -soit 6 ans après le très beau L’épouvantail avec Pacino et Hackman– et est bien dans la mouvance de l’époque du cinéma américain : le film politique. Il n’est qu’ à se rappeler : Les hommes du Président, A cause d’un assassinat (76 et 74 Pakula), Les 3 jours du Condor (75 Pollack), Missing (82 Costa Gavras) et quelques autres. Un genre donc reconnu, dans lequel plusieurs cinéastes américains sont très habiles, voire percutants.
Ici l’histoire d’un sénateur quadra, prometteur depuis qu’il a réussi à faire voter une loi au Congrès, marié, deux enfants, va se retrouver en première ligne pour s’opposer à la nomination à la cour suprême, d’un politique peu recommandable, pourtant soutenu par plusieurs de ses pairs, dont une figure : un très vieux sénateur (Melvyn Douglas, 3 Lubitsch à son actif!) qui ne veut pas décrocher.
En passant c’est bien -et pas souvent !- abordée cette thématique de l’âge des représentants nationaux, et assez finement montré dans La vie privée d’un sénateur.
Le dit sénateur est interprété par Alan Alda -par ailleurs auteur du scénario- belle gueule dans le style Kennedy (portant beau et sourire en coin) et qui manque un tantinet, il faut bien le reconnaître, de charisme. L’acteur avait touché la célébrité par la série TV MASH.
Et puis il y a Meryl Streep ! Découverte avant dans le beau Julia de Fred Zinnemann (77) puis Voyage au bout de l’enfer de Cimino (78). Elle confirmait alors avec ce Vie privée d’un sénateur ce talent qui allait ensuite s’enrichir au fil d’une filmographie des plus riches : Maitresse du lieutenant français (Reisz 81), Choix de Sophie (Pakula 82), Out of Africa (Pollack 85), Sur la route de Madison (Eastwood 95)…
Dans le rôle de conseillère/avocate, elle offre sa lumière, dans ses éclats de rire, ses regards, son jeu est d’une interprétation subtile.
EB
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