Joe Tynan est un sénateur qui veut combattre à l'arrivée à la Cour Suprême d'un homme connu pour être raciste, et va être aidé en cela par une jeune avocate avec qui des liens vont se nouer...
Plus connu pour ses photos de Bob Dylan, Jerry Schatzberg a été un réalisateur important des années 1970 avec Panique à Needle Park ou L'épouvantail, qui instituaient une certaine liberté conforme au Nouvel Hollywood. Ici, il effectue un travail de commande, scénarisé par l'acteur principal Alan Alda, qui parle des travers d'un homme politique, tiraillé entre son travail et sa vie personnelle, qui vont souvent s'entrecroiser.
J'avoue que je connaissais pas du tout ce film, qui a connu un échec cuisant à sa sortie, et pourtant, c'est un portrait très juste de la collusion entre vie publique et privée dans le domaine de la politique. Alan Alda, très charismatique, y joue un personnage attachant, un homme avec ses faiblesses, qui, tout en combattant cet homme qui veut accéder à la Cour Suprême, a une aventure avec Meryl Streep, alors encore endeuillée de la disparition de son fiancé John Cazale, et que je trouve magnifique.
Non seulement, elle est très belle, mais le chagrin qu'elle vivait sonne comme un ressort sur ce qu'elle exprime à l'écran à savoir une femme qui veut se libérer, vivre, quitte à avoir des fous rires incontrôlés comme dans la scène avec le caddy où, Alan Alada ne pouvant le contrôler, finit dans un étang.
Il y a un très juste équilibre dans ce qui est montré de la politique américaine, qui est un jeu de pouvoirs, et sa vie famille qui est difficile à concilier. A ce sujet, très belle Barabara Harris, qui a l'air de désapprouver la carrière de son mari mais qui le laisse faire bon gré mal gré. Il faut également gérer les crises d'adolescence des enfants...
Tout cela jusqu'à une superbe fin douce-amère, où la marche en avant est inéluctable dans la vie d'un homme politique, et on a là un excellent film, porté par d'excellents acteurs, et une nouvelle preuve que Jerry Schatzberg fut un réalisateur plus important qu'on le pense.