Quand le rêveur se découvre de bien bonnes capacités dans la réalité
Avec ce film là, Ben Stiller réalisateur et acteur, prouve qu'on n'est jamais autant bien servi que par soi-même. Après avoir été le faire valoir potache d'Hollywood bien avant Apatow et sa clique, il arrive à livrer un film solide qui révèle enfin des aspects subtils et profonds de sa personnalité. De plus, Ben Stiller ne renie pas une veine comique et loufoque qui a été sa marque de fabrique et qu'il sait di-Stiller au bon moment vue son expérience en la matière.
Même si Walter Mitty est un être bien décalé et en a conscience, son envie de vivre et son rapport aux gens en général, à ses collègues de travail et à sa famille en particulier font de lui un homme sain et apprécié. C'est ce qui m'a déjà plu au niveau du personnage. En regardant de plus près l'histoire racontée ( l'amour pour sa collègue que Walter voudrait concrétiser et son envie de mettre la main sur un négatif de photo numéro 25 égaré), Ben Stiller la gère sans s'emmêler les pinceaux, a une grande maîtrise du rythme, et s'est entouré d'une équipe technique trés compétente car le spectateur est bluffé par le rendu sur les scènes de paysages filmées au Groënland et en Islande.
Comme dans Eternal Sunshine of the Spotless mind ou la science des rêves, films référence en matière d'onirisme, le va-et-vient entre réalité et rêve fonctionne. Contrairement à Michel Gondry qui s'était proposé de montrer les limites destabilisantes du rêve, Ben Stiller revendique l'état de béatitude bienfaisante car le songe stimule l'activité de Walter Mitty dans la réalité. Cette disposition vous place alors devant un personnage qui n'a qu'une envie: se dépasser pour avancer face à ses problèmes ou ses souhaits dans le monde réel et y REMEDIER. A titre personnel, cette dynamique volontariste, courageuse et foutrement optimiste m'a emballé.
A signaler:
-Une gueule de salopard trés bien choisie pour le rôle du directeur de transition qui doit dézinguer le journal Life.
- Un petit rôle en or pour Sean Penn. Dans ce rôle de photographe faussement blasé, il excelle encore sans surjouer.
- Une Shirley Mc Lane trés émouvante en maman de Walter Mitty.
Adepte des films profonds avec une pointe de frivolité, vous pourriez donc aimer cette vie rêvée de Walter Mitty pour un voyage qui se poursuit bien après le générique de fin.
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