La Vie rêvée de Walter Mitty par Melody_B
"La vie rêvée de Walter Mitty", c'est une belle bouffée d'air frais, mais très creuse.
Les paysages sont magnifiques : le film donne envie de dévaler une route islandaise en skate, d'être le seul touriste du Groënland, d'assister à l'éruption d'un volcan, de faire un trek sur une montagne enneigée. Ça créé des envies de voyage, de liberté, d'expériences. Le film est lumineux, ça donne envie de vivre autrement.
Mais derrière tout ça, un arrière-goût de "faux" s'installe. La liberté est retranscrite d'une manière un peu trop linéaire, un peu trop romanesque. Si on observe les différents voyages que fait Walter, tout s'enclenche parfaitement et les désagréments donnent ensuite systématiquement lieu a quelque chose de positif. Ça sent la fausse aventure bien trop romancée, et qui n'existera jamais. C'est dommage car le slogan du film, à savoir "Vivez votre vie, ne la rêvez pas", est plutôt accrocheur, à la base. Mais ça manque de réalisme, et on a du mal à se projeter dans ce que vit le personnage.
Malgré tout, c'est plein de bons sentiments, c'est joli, et on a envie que Walter dépasse ses limites pour atteindre ses objectifs et se construire une vie qui le satisfera. Ah, et il y a de la bonne musique. Mais c'est tout. Pas de grande envolée lyrique, pas d'étoiles dans les yeux, pas de téléportation imaginaire de soi-même dans l'univers du film... Et pourtant, c'est ce que j'aurais aimé vivre en le visionnant. J'en retire plutôt l'impression d'avoir assisté à une thérapie de groupe orientée sur le sujet suivant : "Voyagez, dépassez-vous, et devenez la personne que vous voulez être" (option "mais n'oubliez pas de téléphoner pour dire où vous êtes"). Je suis moyennement en accord avec cette vision de la liberté et du dépassement de soi, mais admettons.
Je retiens quand même cette belle réplique de Sean Penn : "Beautiful things don't ask for attention" (tout l'inverse de ce que véhicule le film, en fait)