George Bailey n'aime pas ce film
Première critique sur SC mais je ne voulais pas passer à côté de cet étron publicitaire et foutrement dans l'air du temps qu'est Walter Mitty.
Je passerai à côté des images, du scénario lisible dès la première minute et autres facilités du genre pour me concentrer sur une chose :
Qui est le crétin qui a, un jour, décidé que vivre bien et heureux était synonyme de "voyager" ?
Qui est le crétin qui a, un jour, décidé que, franchement, nous ne sommes pas heureux dans nos maisons, avec nos "petites" vies rangées, nos vies de personnes lambda ? (oui, je te parle Alexander Supertramp, tu me les brises avec tes considérations de bourgeois mal dans sa peau).
Il y a un dicton, en Italie, qui dit "È meglio vivere un giorno da leone che cento anni da pecora" (Il vaut mieux vivre un jour comme un lion que cent ans comme un mouton). Je déteste ce dicton. Qu'est-ce que vous en savez de la joie du mouton dans son pré ?
Pour en revenir au film, ce film a été une torture.
Ce mec fait un boulot génial, se raconte des histoires fantastiques, a une mère extraordinaire, une sœur vraiment sympa, un collègue cool. Il galère pour trouver une copine, ok, et alors ? Ça n'arrive pas à tout le monde ? Mais non, il va venir nous raconter que ce n'est pas bien de se raconter des histoires, de faire des rêves, qu'il faut les vivre. Qu'il n'est pas un homme heureux parce qu'il ne vit aucune aventure. Que c'est bien beau les amis et la famille mais c'est quand-même bien plus sympa de rester perché sur une montagne à attendre un animal (et franchement, il y a des insectes dans ma maison tout aussi intéressant que ce félin). Et la fin, cette fin ou son interlocuteur téléphonique lui dit qu'il est heureux de savoir que Walter ne se raconte plus d'histoire dans sa tête. Ah bon ? C'est bien, ça ?
Je n'ai rien contre la solitude. Je n'ai rien contre l'envie de changer de voie, de regard.
J'ai contre l'envie de dicter cette envie et cette philosophie du homme-qui-voyage-tu-seras-plus-heureux-que-les-autres.
Vous pensez que Sean Penn est exalté à l'idée d'un premier rendez-vous amoureux ? Qu'il est heureux après une bonne soirée entre potes ? Non, ce mec se gratte les couilles sur une montagne car il pense que tout le monde l'adule et fantasme sur sa vie de baroudeur de l'extrême !
Merde ! "It's a Wonderful Life" explore parfaitement la magie qu'il y a dans une vie qui semble banale ! Et Capra était italien, donc comme moi il a dû entendre ce dicton à la con ! Et ce film est splendide, non ?
Pour résumer, vous voulez voyager, d'accord, mais ne venez pas m'emmerder avec le fait qu'il n'y a rien de mieux au monde !
(P.S. : J'ai mis 2 pour la magie de l'opérateur téléphonique universel (prends-en de la graine, Free Mobile), les visas immédiats, David Bowie et Shirley MacLaine (ah, Shirley, qu'est-ce que je t'aime))