Ben Stiller réalise un film sur un homme qui fantasme sa vie puis vit ses fantasmes, tout en continuant à fantasmer. Le concept est mal exploité. Les beaux paysages rattrapent à peine les longueurs. La faiblesse des dialogues, le scénario invraisemblable et la vision caricaturale de l'Aventure n'offrent finalement au spectateur qu'une simple comédie sentimentale à la guimauve. Même le message semble maladroit : "Voyager c'est le summum du cool et ça plait aux meufs".
CEPENDANT, il arrive parfois que la lumière jaillisse de l'obscurité, portée par l'audace naïve de l'amateur qui nous offre ce que des dizaines de cinéastes aguerris n'auront jamais su faire : un moment stratosphérique.
Il s'agit d'une scène. Le héros déprimé et désoeuvré fantasme l'apparition de la fille qu'il aime au fond d'un bar miteux. Elle se présente, elle est nerveuse. Elle se met à jouer de la guitare. On reconnait les accords de Space Oddity.
"Ground control to Major Tom....
Ground control to Major Tom
Take your protein pills and put your helmet on
10.... 9...........
La fille a accompagné le héro dehors en le regardant dans les yeux, puis la voix de David Bowie remplace celle de la fille.
Ground control to Major Tom
8... 7... 6...
Commencing countdown, engines on
5... 4... 3...
Check ignition and may gods love be with you
2... 1.........."
Le héros a son délic. Il décide de sauter dans l'hélicoptère et de s'envoler vers l'aventure en même temps que retentit le refrain de David Bowie.
Une chanson parfaitement utilisée, profonde et belle, qui colle idéalement avec le personnage, avec la situation, avec la scène. Pour moi, ce court passage (et la scène d'intro) sauvent le film.
Je rêverais voir plus souvent des chansons aussi bien utilisées au cinéma.