Lorsque j'ai découvert l'existence de ce film, j'ai ressenti le besoin immédiat de le voir. Non pas pour les multiples récompenses, à Cannes ou aux Césars, du premier film du (très) peu prolifique Erik Zonca mais bien parce que "La vie rêvée des anges" présentait tous les arguments du bon film naturaliste, social ou autre dénomination qui présente la vie, la vraie vie quoi, la vie des gens avec des vrais sentiments. J'attendais légèreté et lyrisme dans la réalité des briques rouges.
En fait, si j'ai voulu à tout prix voir ce film, c'était dans l'espoir de ressentir ce que Kechiche ou Pialat parviennent à déclencher chez moi. Sauf qu'il n'y a que Kechiche pour faire du Kechiche et que Pialat pour faire du Pialat. Et il me semble que, si Zonca parvient à bien diriger ses actrices et à saisir les sentiments des personnages, le résultat est insuffisant. Le début est encourageant, Elodie Bouchez est une nouvelle fois saisissante et porte à elle seule le film, bien que Natacha Régnier ne démérite pas. Je passerai sous silence la performance bien peu crédible de Grégoire Collin en odieux amant irrésistible. Mais à mesure que le film avance, l'intérêt décroît, car l'histoire se fait moins convaincante. A s'efforcer d'être à tout prix réaliste, le film s'enferme dans quelques facilités qui lui empêche de mieux développer les personnalités des personnages. Il y a quelque chose de trop joué pour être vrai, surtout dans la partie consacrée à l'histoire entre Marie et Chriss.
Pourtant, bien qu'il ne tienne pas toutes ses promesses, ce film est plutôt agréable, Elodie Bouchez, encore une fois, est magnifique et le duo d'actrice fonctionne assez bien. Il manquait juste ce quelque chose qui fait que l'on se sent bien et à l'aise dans un film malgré la réalité parfois dure des choses décrites.