Le scénario est d’une trop grande simplicité : Dramane (Abderrahmane Sissako), vivant en France, rend visite à son père (également celui du cinéaste) à l’occasion du passage à l’an 2000, dans son village de Sokolo aux maisons en pisé ou en banco (42 000 habitants en 2020, au nord de Ségou qui est situé en aval de Bamako sur la rive droite du Niger) au Mali. Malheureusement, il ne se passe pas grand-chose, aussi bien le 31 décembre que le 1er janvier : succession de scènes de rues [passage de cyclistes, Dramane portant un chapeau chinois et faisant du vélo dans les champs de riz, diffusion de la radio locale où le speaker lit un texte du Martiniquais Aimé Césaire (1913-2008), anticolonialiste et chantre de la négritude, personne essayant de téléphoner mais en vain, une autre faisant des photos avec une chambre photographique. Le film reste descriptif, presque à la façon d’une caméra de surveillance, avec la voix off du père qui lit une lettre de son fils, poétique, assez littéraire voire ampoulée). D’où l’ennui qui s’en dégage, malgré la musique de Franz Schubert et du chanteur malien Salif Keïta. Un court métrage de 10 mn aurait suffi !