Adapté des mémoires Just Mercy – A Story of Justice and Redemption de Bryan Stevenson, La Voie de la Justice raconte la bataille judiciaire de l’avocat du même nom pour venir en aide à Walter McMillian, injustement condamné à mort en 1987 pour le meurtre d’une jeune femme. A travers le cas édifiant de McMillian, qui n’est malheureusement pas un cas isolé aux États-Unis, et le combat de Stevenson pour rétablir la vérité, le réalisateur Destin Daniel Cretton (Short Term 12, Le Château de Verre) livre un drame aussi bouleversant que glacial, exposant froidement les dérives d’un système gangrené par le passé ségrégationniste de son pays. Dans l’Alabama des années 80, le racisme est effectivement encore bien présent et conditionne lourdement les décisions de justice, au grand désarroi de la population afro-américaine, totalement impuissante. Puisant principalement son intérêt dans la force de son propos et le caractère révoltant de son histoire, le long-métrage peut également s’appuyer sur des interprétations convaincantes de Michael B. Jordan et Jamie Foxx. Bien qu’on puisse leur reprocher d’être constamment dans le même style de jeu, les deux acteurs livrent en effet des performances solides qui soutiennent de belle façon la puissance émotionnelle du récit. De quoi surmonter les quelques problèmes de rythme qui viennent tout de même entacher les 2h17 de film. En définitive, sans forcément rejoindre des pépites du genre, La Voie de la Justice s’impose donc néanmoins comme un drame déchirant, mettant, certes, en lumière les failles du système, mais rendant aussi magnifiquement hommage aux efforts de ceux et celles qui, aujourd’hui encore, se battent pour libérer des innocents.