Une très grosse déception que ce drame judiciaire tirée d’une histoire vraie ayant (forcément) défrayé la chronique il y a une trentaine d’années en Alabama, l’un des états les plus racistes et conservateurs des Etats-Unis. On s’attendait à un vibrant plaidoyer contre la peine de mort, c’est plutôt timide et on a déjà vu bien mieux (avec « La Ligne verte » notamment, citée sur l’affiche, mais sans que cela soit justifié à la vue du film). On s’attendait à frémir d’émotion et à s’indigner face à ce sujet mettant en branle l’injustice d’un système corrompu, c’est clairement raté et c’est parfois très (trop) manichéen. On s’attendait à voir des prestations d’acteurs en grande forme en route pour les Oscars, c’est tout aussi décevant. Enfin, on s’attendait à une vision contemporaine établissant un parallèle avec ce qui se passe actuellement au niveau des relents discriminatoires envers la population noire, ce n’est vraiment pas flagrant. A ce titre mieux vaut préférer l’excellent « Queen and slim » sorti l’an passé et dont ce n’était pourtant pas le sujet central. Il est donc clair que « La Voie de la justice » n’est guère emballant et c’est plutôt la douche tiède. Et il dure plus de deux heures, alors le temps paraît bien long et la torpeur s’installe vite.
La mise en place est bien trop longue et surtout il y a beaucoup de scènes pas vraiment utiles. On a du mal à rentrer dans « La Voie de la justice » et s’y plonger réellement. Outre, le très gros sentiment de déjà-vu mais en moins bien, comparé à « La Dernière marche » par exemple, on a l’impression d’une production extirpée des années 90. La réalisation de Destin Daniel Cretton est usée jusqu’à la corde et nous apparaît terne et vieillotte. Quant aux acteurs, si Jamie Foxx est très bien, sans être extraordinaire non plus, Michael B. Jordan se contente d’enchaîner les mines contrites et/ou concernées quand Brie Larson, certainement venue soutenir le metteur en scène qui l’a révélé, elle ne sert à rien. Ou en tout cas l’écriture de son personnage ne lui donne guère de choses à jouer. Certes, dans le dernier tiers, la partie procès parvient (un peu) à nous sortir de l’ennui et élève un peu le niveau d’un film consensuel et lisse qui ne fera pas date. Mais cela arrive bien tard et il existe mille fois mieux dans le genre judiciaire, en dépit d’une belle tirade de prétoire finale. En revanche la scène d’exécution d’un personnage secondaire semble forcée et placée là pour faire pleurer dans les chaumières. Donc totalement gratuite au vu de l’histoire principale. Il n’est donc pas interdit de passer son chemin devant ce film accessoire et pénible.
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