Duel au sommet

Alors qu'il vainc 80 personnes dans un duel homérique, le laissant dans un état exsangue, Miyamoto Musashi part se ressourcer durant une année, le temps de travailler sur son legs, ses enseignements, car il sait qu'il va affronter son ennemi juré, Sasaki Kojirô. Le duel entre les deux plus fines lames du Japon va arriver...

Étrangement, le film se finira sur cet affrontement, alors qu'il restait plus de trente années à vivre à Musashi, à croire que Hiroshi Inagaki a préféré se concentrer sur ses jeunes années, celles où il va combattre le plus fréquemment avec son sabre en bois. Au final, les qualités esthétiques et techniques sont toujours là, avec en plus ce duel conclusif qui est filmé sur un soleil couchant, à couper le souffle tant c'est beau.

Mais c'est aussi l'occasion de voir l'évolution de Miyamoto Musashi, accompagné cette fois d'un jeune disciple nommé Jotaro, où il ne pense plus seulement à se battre mais aussi à laisser quelque chose, son art du combat, sa philosophie, et cela va le mener jusqu'à un nouvel refus de son amour Otsu, de peur que ça ne le fasse dévier de sa voie.

En tout cas, la trilogie Musashi, telle qu'elle fut présentée par Hiroshi Inagaki, est constamment passionnante dans l'évolution de cet homme, dont la droiture qu'est Toshiro Mifune lui sied particulièrement.

Le personnage reviendra dans une nouvelle série de 6 films dès 1961, réalisés par Tomu Uchida, c'est dire son importance.