Il s'agit d'un film surréaliste d'une durée d'un peu plus d'une heure et demi. L'introduction du film est très réussie, elle nous explique le titre du film : la voie lacée, c'est le chemin de Compostelle. C'est le fil rouge de l'histoire. Jean et Pierre, deux clochards, se rendent à Compostelle non par dévotion mais pour se faire de l'argent. Au cours de leur voyage ils font des rencontres. Chacune de ces rencontres est l'occasion de raconter une petite histoire dénonçant les dogmes religieux et les hérésies, toutes les déviances de la religion. C'est bien fait mais c'est déroutant car les deux vagabonds passent d'un lieu à l'autre, d'une période à l'autre et évidemment cela n'est pas rationnel. Par contre on est tout le temps dans la surprise car il est impossible de ne pas être étonné. Tout est inattendu ! Les décors et les costumes sont variés. Le sens de tout ce qui est montré n'est pas trivial. A moins d'être historien des religions ou théologien une bonne partie des références nous échappe ... On comprend tout de même qu'il s'agit d'une critique féroce des dogmes, du fétichisme et de certaines pratiques religieuses. Tout y passe : St Christophe, les pèlerinages, les écoles confessionnales, l'intégrisme, la Vierge, les miracles ... etc. L'interprétation est bonne avec l'excellent duo de cheminots : Paul Frankeur et Laurent Terzieff. Bref un film très sympa que l'on peut apprécier si on accepte de se laisser surprendre sans vouloir donner un sens (qui existe) à tout ce qui est montré.