Il y a un certain minimalisme dans ce film où une mère veut récupérer le bébé qu'elle a abandonné alors qu'elle était toute jeune, aujourd'hui âgé de 6 ans : Plans fixes, peu de musique, dialogues souvent bien écrits quoiqu'un brin pompeux, entrecoupés de longs silences. Ainsi, le film peut parfois être un peu longuet.
Néanmoins certaines répliques sont d'une violence psychologique désarmante et le duo Schneider-Piccoli les restitue à merveille. La justesse et la portée du message, qui résonnent encore plus quand on connait la vie de Romy Schneider, rehaussent ce film. En particulier le compte à rebours du dernier acte où les personnages s'interrogent sur l'amour, l'humanité, la parentalité, sur les nombreuses conséquences de leurs actes. Déjà à l'époque on retrouvait l'opinion publique toujours prompte à juger autrui, et lors des micro-trottoirs à donner un avis tranché en 10 secondes en ne connaissant rien de la situation.
Ma seule doléance aurait été de savoir ce qu'éprouvait le petit Carlo, qu'on trimbale dans le film comme si il n'était pas un être doué de raison et de parole. En-dessous d'un certain âge ça aurait pu se comprendre, mais il a 6 ans. Et non, tout est normal, il accepte tout, ne dit quasiment rien, ne pose quasiment aucune question, et quand les adultes lui parlent, ce n'est que pour des choses badines (on va se promener, on va t'acheter un jouet, etc.) Dommage.
Cela reste un drame solide avec un vrai propos.